Taxe carbone : un coup pour rien !

Publié le par Attac Montélimar

Taxe carbone : un coup pour rien !

Le Conseil constitutionnel vient d’annuler la taxe carbone à la veille de sa mise en place. Couronnant l’échec de la Conférence de Copenhague, largement dû à l’égoïsme des pays nantis dont la France, le gouvernement est pris à son propre piège. Les principaux motifs invoqués par le Conseil constitutionnel confirment totalement les critiques que nous avions faites lors de l’adoption de la taxe carbone à l’automne dernier.

D’une part, telle qu’elle avait été pensée, cette taxe n’était absolument pas à la hauteur des enjeux de la lutte contre le réchauffement climatique, ni dans son montant (à peine 17 euros la tonne de CO2), ni dans son assiette (excluant la production d’électricité d’origine nucléaire tout comme les plus gros pollueurs). Ainsi était clairement affichée la volonté du gouvernement de ne pas s’attaquer aux lobbies les plus influents et de laisser au marché le soin de décider de la norme écologique.

 

D’autre part, cette taxe vient aggraver une fiscalité de plus en plus injuste, où se multiplient les cadeaux aux catégories privilégiées (dont le bouclier fiscal est l’exemple le plus symptomatique). Le chèque reversé aux ménages en contrepartie de la taxe carbone n’y aurait rien changé, alors même que le gouvernement joue encore le Père Noël pour les investisseurs et les chefs d’entreprise en supprimant la taxe professionnelle

 

À l’évidence, le gouvernement français est aussi borné sur les questions écologiques que sur les questions sociales. De rodomontades en effets d’annonces, il confirme son incapacité à prendre en charge les enjeux majeurs de ce début de XXIème siècle. Ses décisions portent toutes la marque des intérêts les plus étroits, même quand l’intérêt général est aussi évidemment en jeu.

 

Au delà des effets d’annonce auxquels se résume la politique environnementale de ce gouvernement, la nécessité est de plus en plus évidente d’une véritable politique de taxes globales pour financer les biens communs de l’humanité, à commencer par la stabilité climatique. Tout reste à faire. Copenhague a montré que les citoyens peuvent et doivent désormais s’emparer de cette problématique. Il est plus que temps.

 

Attac France

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